Mon Histoire

Résumé de la vie du Dr Jerome Manuceau



1. Enfance, études et carrières


Je suis né dans un village Ethiopien nommé Diré-Daoua.

Mes parents étaient enfants d'immigrés Crétois, dont leurs parents avaient fui la guerre et les massacres Turcs.

Nous faisions partie d'une petite communauté grecque immigrée, dont la majeure partie travaillait au Chemin de Fer Franco-Ethiopien qui joignait Djibouti (colonie française à l'époque) à Addis-Abeba la capitale de l'Ethiopie. Diré-Daoua constituait l'étape intermédiaire à la place de la ville du Harrar la capitale régionale. En effet, au début du vingtième siècle, il était de construire un chemin de fer passant par le Harrar, à cause de la faille géologique qui traverse l'Ethiopie.

J'ai suivi les études primaires à l'école grecque du village, puis les études secondaires comme interne au Lycée Français d'Addis-Abeba. J'ai obtenu le Baccalauréat Mathématiques Elémentaires en juillet 1959.

Les études supérieures ont été faites à la Faculté des Sciences de Marseille où j'ai obtenu :

  • trois maîtrises (Physique, Physique-Mathématiques et Mathématiques pures),
  • le DEA de Physique Mathématiques,
  • un Doctorat de Spécialité en Physique Théorique
  • le Doctorat d'Etat es Sciences en Mathématiques.

J'ai été Attaché de Recherches pendent trois ans au CNRS et j'ai été nommé Professeur de Mathématiques à la Faculté des Sciences de Marseille en novembre 1968.

J'ai été pendant dix ans membre du Centre de Physique Théorique de Marseille qui est un laboratoire de Recherche du CNRS. Au cours de ces dix années, j'ai publié 16 articles dans les revues internationales, participé à de nombreux congrès en tant qu'intervenant et me suis rendu sur invitation à plusieurs Universités étrangères (dont Louvain, Moscou, Léningrad , Groningen , Tel-Aviv, Bologne).

À 38 ans m'étant lassé d’une recherche solitaire, dont je ne voyais pas d'utilité tangible et immédiate, j'ai décidé d'abandonner une carrière confortable et toute tracée. J'ai alors commencé des études de médecine parallèlement à mes obligations professionnelles et familiales ( à l'époque j'avais deux enfants et actuellement six ).

La chirurgie m'avait toujours fasciné à cause de son côté profondément humain, il s'agissait très certainement d'une vocation inconsciente pour laquelle j'ai sacrifié dès lors tous mes loisirs, toutes les vacances,

Après un travail acharné, je réussissais l'Internat CHU de Marseille en 1985, à l'âge de 45 ans. J'ai fait l'internat puis l'internat Médaille d'Or sans recevoir de rémunération, à ma demande. Ayant déjà un salaire, je ne voulais prendre la place d’un étudiant.

En 1988 à l'âge de 50 ans, j'obtenais le CES de Chirurgie Générale et devenais du même coup le premier Chirurgien, Professeur de Mathématiques, ainsi que l'un des Universitaires les plus diplômés de France. C'est l'aboutissement de trente ans de travail après le baccaiauréat.

Entre temps sur le plan mathématiques, j'avais réalisé aussi une reconversion : je n'enseignais plus que les Probabilités et Statistiques à la Faculté et en recherche, je n'ai plus travaillé que sur les Statistiques avec applications médicales, collaborant avec des cancérologues du CAC de Marseille (cancer du sein) : un article est sorti récemment sur ce sujet.

Sur le plan chirurgical, après l’internat, j'ai eu un statut d’attaché et de vacataire dans le Service du Professeur IMBERT (Chirurgie vasculaire et générale) à l'Hôpital Sainte Merguerite de Marseille. A la mort de ce dernier, ma femme étant Guadeloupéenne, je demandais ma mutation à la Faculté des Sciences de l'Université Antilles-Guyane à Pointe-à-Pitre où je débutais en octobre 1991.

Le CHU de Pointe-à-Pitre m'ayant fait savoir que je ne les intéressais pas, même avec un statut précaire comme celui que j'avais à Marseille, je me suis vu contrait de m'installer dans le secteur privé. Je choisissais alors le secteur 1, ne voulant pas prendre de dépassement d'honoraires.

M’accuser d’avoir voulu gagner de l'argent avec l'affaire de la Désirade est une pure Calomnie. L'argent n’a jamais guidé ni mes choix, ni mes activités.

En 1991, je suis devenu Professeur de Mathématiques à la Faculté des Sciences de l'Université Antilles-Guyane, enseignant les Probabilités et Statistiques en licence et maîtrise de mathématiques. J'ai dirigé le Laboratoire de Statistiques Appliquées et informatique (orientées principalement vers les Statistiques Médicales).

Enfin je suis Chirurgien Viscéral privé, secteur 1. Depuis 1993 je me passionne pour la chirurgie coelioscopique que je pratique presque exciusivement. Je fréquente les grands centres de coelio-chirurgie métropolitains et internationaux quatre fois par an, afin de suivre l’évolution.



2. Affaire de la Désirade (Guadeloupe)


En août 1995, à la suite de deux cyclones, un grave problème de Santé Publique est apparu sur l’île de la Désirade ( petite dépendance de la Guadeloupe). Comme j’étais le correspondant du médecin de l’île, le Docteur Jean-Marie Le Cabellec, j’ai été mêlé bien malgré moi à cette affaire dramatique, relatée dans le site www.desirade-sante.com .

Les appels au secours à la DDASS, du Docteur Le Cabellec et de moi-même ont été vains pendant les neufs mois qu’a duré cette crise. En effet, la DDASS ne voulait en aucun cas reconnaitre que la qualité de l’eau était en cause. La crise a pris fin brutalement en juin 1996, lorsque le médecin de l’île a demandé à la population, de ne plus boire l’eau du robinet. Le Docteur Le Cabellec, le 12 août 1996, a été poignardé (poignard de 40 cm de long, ayant traversé sa poitrine, de part en part). Les Gendarmes, après quelques heures d’enquête, ont conclu à une « Tentative de suicide à but publicitaire, pour défendre sa cause ». Cette affirmation absurde a été rejetée par le médecin légiste consulté.

Face au comportement scandaleux des Autorités Sanitaires et devant la « pseudo tentative de suicide » du Docteur Le Cabellec, j’ai écrit un article très violent contre la DDASS dans un journal local. Cette dernière m’a attaquée en justice :

1) Pour diffamation : devant les preuves accablantes que j’ai fourni, elle a fait marche arrière.
2) Pour violences ayant entraîné mutilations et infirmités permanentes : devant l’absurdité de l’accusation, j’ai obtenu facilement un non lieu.

Parallèlement à Paris, j’ai poursuivi le journal Le Figaro pour diffamation, suite à la publication de la version officielle des Autorités Sanitaires (« Psychose collective fomentée par le médecin de l’île et le chirurgien correspondant »). Le Figaro a été condamné, en première instance et en appel. Ce jugement constitue une condamnation définitive de la DDASS de Guadeloupe dans cette affaire ainsi que du Ministère de la Santé.

Devant mon opiniâtreté à défendre les habitants de la Désirade et son incapacité à me faire condamner, la DDASS a demandé par courrier à la Sécurité Sociale de me contrôler. Ainsi, la Sécurité Sociale a fait venir un médecin inspecteur de Paris, Madame le Dr Gay qui a monté un dossier de toute pièce et m’a poursuivi devant la Section des Assurances Sociales du Conseil Régional de l’Ordre des Médecins. Ce dernier m’a interdit de donner des soins aux assurés sociaux pendant cinq ans. En appel, au Conseil National, la peine a été réduite à un an et a été confirmée par le Conseil d’Etat. Je dois préciser que le Docteur Gay est un médecin généraliste et donc ne connait pas la chirurgie. Elle s’est permise de critiquer mes indications opératoires et malgré qu’elle ait sollicité les patients, aucun n’a porté plainte contre moi. Depuis, elle a été appelée à des fonctions beaucoup plus importantes.

Il y a eu en Guadeloupe plusieurs meurtres liés à cette affaire, déguisés en suicides ou affaires de mœurs non élucidés (voir www.desirade-sante.com ). Me sentant menacé j’ai préféré quitter la Guadeloupe précipitamment en août 1999, ce qui m’a ruiné et m’a mis en surendettement.
Je ne m’en suis jamais remis.

Pour ma part, je ne regrette rien, et si c’était à refaire, je referais exactement la même chose et tant que je serai vivant, je dénoncerai ce qui s’est passé à la Désirade. Il y a plus de soixante ans, Albert Einstein disait : « Ce monde est dangereux, non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui savent et qui se taisent ».



3. Affaire de l'Ordre des Médecins


Au cours de l’année 2006 je n’ai donc pas soigné les personnes ayant l’Assurance Maladie. Mais comme je n’étais pas interdit d’exercice, j’ai continué à opérer des étrangers, en particulier des Irlandais.

En Irlande, aucun chirurgien ne sachant poser un anneau gastrique aux obèses, une clinique privée irlandaise m’a demandé de venir opérer à Dublin. Les chirurgiens irlandais n’ont pas apprécié ma présence et m’ont accusé de « faire une chirurgie de très haut risque en dehors d’un grand hôpital ». En fait, en Irlande, il n’y a aucune législation concernant les cliniques privées. De plus j’opérais dans les mêmes conditions qu’en France. Mon inscription à l’Ordre des Médecins Irlandais a été suspendue immédiatement. Un an plus tard j’ai eu droit à un véritable procès où je me suis défendu seul (les avocats irlandais sont hors de prix). Mon anglais étant limité et comprenant mal l’accent irlandais, ce fut un jeu de massacre pour leur avocat et leur experts qui n’étaient autres que ceux qui m’avaient attaqués.

L’Ordre des Médecins Irlandais m’a finalement rayé de son registre, sur les arguments : « mauvaises pratiques médicales » (qui sont considérées en France comme de bonnes pratiques médicales) et « omission de signaler l’interdiction de soigner les assurés sociaux en France, au cours de l’année 2006 ». En fait je n’ai pas signalé cette interdiction pour plusieurs raisons :

  • ce n’était pas une sanction ordinale ;
  • elle ne concernait en vérité aucune faute professionnelle ;
  • elle cachait en réalité, une sanction politique de la part du Ministère de la Santé.
  • en Irlande, il n’y a pas de procédure équivalente. Il n’y a que des procédures ordinales et l’Ordre de Médecins de Paris, leur a fait croire qu’il s’agissait d’une sanction ordinale.

L’Ordre National des Médecins, sur la demande de l’Ordre des Médecins de Paris, a décidé que je « ne remplissais plus les conditions de moralité nécessaires pour demeurer inscrit au tableau du conseil départemental de la Ville de Paris et devais être rayé de ce tableau ».

Tout le monde se souvient qu’en 2007, ce même Ordre National avait considéré comme parfaitement moral le comportement de certains membres de l’Ordre de Paris, alors que l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) avait relevé des rémunérations de certains conseillers « susceptibles d’être pénalement qualifiés ».

Le Conseil d'Etat a accepté mon Référé Libérté et a suspendu la décision de l'Ordre National des Médecins.



4. Conclusion


Complètement ruiné et ne percevant que le quart de ma retraite universitaire à cause du surendettement, je me retrouve dans l’incapacité de subvenir aux besoins de ma famille (trois enfants : au collège, au lycée et à l’université). Cela fait, plus de deux mois que je ne travaille plus. C’est bien triste, après une vie entière de travail et de dévouement.

La seule façon de m’aider est que le Ministère de la Santé reconnaisse que la sanction qui m’a été infligé en 2006 (interdiction de donner des soins aux assurés sociaux) était injuste et me REHABILITE.